Axe 2. Migration et dispersion

L’axe 2 du PNRO regroupe l’ensemble des protocoles d’étude de la migration et la dispersion par baguage. Il se structure en trois grands types de programmes :

  1. deux protocoles génériques sur la migration, pouvant être appliqués à un large nombre d’espèces migratrices, et permettant de suivre la phénologie migratoire et le processus de séjour de halte migratoire.
  2. trois protocoles ciblés sur des espèces migratrices nécessitant des méthodes particulières, portant respectivement sur l’étude des voies de migration de quatre espèces modèles (VOIE), la migration du Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola, ACROLA), et les migrations éruptives (ou ’’invasions’’, FLASH) ;
  3. un ensemble de protocoles portant sur les mouvements migratoires et la dispersion post-juvénile d’oiseaux gibiers. Le programme historique est celui sur l’Alouettes des champs (Alauda arvensis), mais le marquage d’autres espèces gibiers est encouragé, notamment dans le cadre de programmes nationaux de l’OFB.

La phénologie de la migration est le processus migratoire le plus simple à documenter avec les données de baguage, puisqu’elle ne requière que des données de capture (qui sont utilisées comme des comptages), sans nécessité de recapturer des individus. Elle consiste à définir les périodes de migrations et leurs variations dans le temps, dans l’espace et entre individus. Le thème PHENO est créé pour documenter de manière standardisée ces phénologies migratoires. Les résultats seront obtenus par analyses conjointes de l’ensemble des données collectées par les différentes stations à l’échelle nationale. Pour les stations effectuant un suivi journalier (thème SEJOUR), la phénologie pourra aussi est analysée à l’échelle locale. Le thème concernant l’Alouette des champs (Alauda arvensis) est une variante, adaptée à la documentation des flux et phénologies migratoires nocturnes de cette espèce.
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L’étude du processus de halte migratoire se base sur les capture/recaptures d’individus au cours de leur séjour de halte migratoire. Elle se fonde sur une fréquence de captures élevée (journalière) afin de déterminer les dates d’arrivée et de départ des individus, les effectifs en transit, et la dynamique d’engraissement. Le thème SEJOUR porte sur la quantification standardisée de ce processus de séjour de halte migratoire.
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L’étude des voies de migration est l’objectif historique du baguage. Elle se base sur le contrôle à longue distance (par recapture ou reprise) d’oiseaux bagués. Même si aujourd’hui l’utilisation de simples bagues métalliques numérotées, nécessitant la recapture des oiseaux pour être lues, n’est plus l’outil idéal pour l’étude des voies de migration, les allo-contrôles restent utiles quand :
• le nombre de recaptures entre sites est important (le cas de la rémiz est emblématique) ;
• une quantité d’individus bagués à l’échelle européenne très importante permet d’obtenir un nombre élevé (absolu) de recaptures (oiseau vivant) ou de reprises (oiseau mort) ;
• un nombre de reprise important est obtenu via les prélèvements humains (espèces chassables).
Cette étude des voies de migration est l’objet principal du thème VOIE, et est également incluse dans les protocoles « ACROLA », « FLASH  », « GIBIER » et sur l’Alouette des champs.
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Le Phragmite aquatique est une des espèces d’oiseau avec un fort risque d’extinction en Europe de l’Ouest. Une grande partie des phragmites aquatiques s’arrête en France pour restaurer leurs réserves énergétiques au cours de leur longue migration vers l’Afrique de l’Ouest. Il y a donc une responsabilité nationale forte dans la conservation des voies de migration de cette espèce menacée. Les phragmites aquatiques étant toujours en très faible nombre, la quantification de leur migration nécessite un protocole particulier, dénommé ACROLA.
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Les migrations éruptives (ou ’’invasions’’) – c’est-à-dire des évènements de migration n’ayant pas lieu toute les années, mais où l’espèce arrive en grand nombre lorsqu’ils ont lieu – ont toujours fasciné les ornithologues. Leur régulation écologique est encore peu connue. Ces migrations éruptives n’ayant lieu que certaines années, pour des espèces peu communes (telles que Jaseur boréal, Bouvreuil pivoine trompettant, Hibou des marais), et sans qu’il soit possible de les prédire avec certitude, il est nécessaire d’avoir des protocoles adaptés, déjà prêts, et qui puissent être mis en œuvre rapidement lorsque des invasions migratoires sont annoncées. Le programme spécifique pour ces espèces est dénommé FLASH.
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L’un des grands enjeux dans la gestion des espèces chassées est de comprendre comment se répartissent dans l’espace les individus provenant de différentes populations, en particulier évaluer comment se répartissent les prélèvements effectués entre populations reproductrices locales et populations migratrices. Pour documenter ces stratégies migratoires et de dispersion postjuvénile (mouvement spatiaux entre saisons de reproduction) des oiseaux gibiers terrestres il faut baguer un grand nombre d’individus de statut connu (reproducteur/migrateur/hivernant), et renseigner leur destination à partir des données de reprise.
Une synthèse du contenu de la base de données de baguage nationale pour les principales espèces chassées (période 2000-2012) a servi de support pour une séance de travail réunissant ONCFS (CNERA Avifaune migratrice) et CRBPO, dont les retombées seront des animations conjointes de programmes de baguage transversaux aux deux organismes.
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