Coder la mue

La mue étant une étape critique du cycle de vie annuel des oiseaux (dépense énergétique, vulnérabilité à la prédation), il est important de documenter de manière simple et fiable l’état de mue. Cela permet d’étudier l’influence des changements environnementaux sur l’évolution de la phénologie de la mue.

A partir de 2016, trois variables sont en vigueur pour coder la mue :

  • la variable historique MU est maintenue mais les codes à utiliser changent. La codification a été simplifiée et rendue plus intuitive, tout en la gardant compatible avec l’ancienne codification (et tout aussi informative).
  • la variable MUE RP est mise en oeuvre. Elle permet de quantifier l’avancement de la mue des rémiges primaires. Elle est la retranscription à l’identique d’une codification utilisée dans plusieurs autres pays.
  • la variable MR pour coder la mue chez la Rémiz penduline reste en vigueur (cf. guide de saisie).

NB : Pour les données acquises avant le 01/01/2016, l’ancienne codification de « MU » est la seule en vigueur.

 MU = Etat de la mue

Code à un seul caractère.
La mue active est définie comme la présence de plumes en croissance.
Pour les oiseaux en mue active, le code le plus élevé doit être utilisé : Rémiges > Queue > Contours. Par exemple : pour un adulte en mue des rémiges secondaires et primaires, de la queue et des plumes de contours, on notera ‘R’. Pour un jeune en mue des rémiges tertiaires, des plumes de contours et de quelques rectrices, on notera ‘Q’.
Il est important de bien identifier la mue post-juvénile car cela permettra de caractériser les variations de sa phénologie, en distinguant les individus ne l’ayant pas encore commencée (utilisation du code J) de ceux l’ayant déjà finie (utilisation du code 0).
Le renseignement de MU est obligatoire dans les protocoles STOC, PHENO et SEJOUR et est fortement recommandé dans les autres protocoles. Il faut donc bien saisir les ’0’ (les individus sans mue), car l’analyse de la phénologie se base sur le pourcentage d’individus en mue.
Distinguer la fin de croissance des plumes juvéniles de la mue post-juvénile :
Chez la plupart des passereaux européens la croissance des plumes juvéniles se termine peu après l’envol tandis que la mue post-juvénile commence dans un délai de quelques semaines à quelques mois après l’envol. Cependant il existe des exceptions en particulier chez plusieurs sylviidés migrateurs transsahariens (p. ex. rousserolles, hypolaïs, fauvettes, pouillots) dont les jeunes ont une croissance accélérée avec un chevauchement sur quelques jours de la mue partielle post-juvénile (contours) avec la fin de pousses de certaines plumes juvéniles.
Enfin quelques rares espèces (ou individus) sont suspectées de ne pas commencer la mue post-juvénile en Europe (cependant les études sont très contradictoires si mue il y a elle est de toute façon de faible étendus, plume de contours uniquement) : Phragmites, Locustelles, Hypolaïs, Hirondelles
Pour ces espèces le code J serait réservé aux ind peu après l’envol :
Ventre nu> code J
>Ventre avec plumes en fourreaux : code C
>Ventre couvert de plumes : code 0 (ou C si tectrices renouvelées ailleurs sur le corps)

Codes à utiliser
CodeEtat de mueDescription
J Pas de mue active Juvénile ou poussin AVANT la mue post-juvénile.
0 (zéro) Pas de mue active Réservé aux individus après la mue post-juvénile ou après la mue (pré)post-nuptiale et aux individus d’âge inconnu. Les individus avec une mue suspendue, avec un mélange de plumes anciennes et neuves, sont inclus dans cette catégorie. Pour les espèces où le plumage juvénile est difficile à distinguer du plumage postjuvénile (p. ex. rousserolles voir plus haut), utiliser ce code si vous ne pouvez pas attribuer le code J avec certitude.
C En mue Mue active des plumes de Contours (tectrices). Attention aux PUL en fin de croissance qui sont à coder J, et non pas C.
Q En mue Mue active de la Queue (rectrices).
R En mue Mue active des Rémiges, à l’exclusion des rémiges tertiaires.
(vide) Aucune information recueillie

Pour information (p. ex. pour des analyses combinant des données de MU entre avant et après 2016), voici la correspondance entre les anciens et nouveaux codes.

Code en vigueur Ancien code
J 1
0 0 ou 3 pour les 1A après la mue post-juvénile
C 2 pour les 1A, 4 pour les +1A
Q 2 pour les 1A si mue post-juvénile des rectrices, ou 5 pour les +1A
R 2 pour les 1A si mue post-juvénile des rémiges, ou 6 pour les +1A
7 ’Ventre nu’, classe abandonnée, ne relevant pas de la mue, se recoupant avec J

 MUE RP = Mue des rémiges primaires

Code alphanumérique à 10 caractères (un caractère par rémige, en commençant par la RP10, définie comme la dernière rémige primaire, soit la rémige la plus interne.
Remarque : pour les espèces possédant plus de 10 rémiges primaires (colombidés etc) ignorez la ou les rémiges les plus externes.
Pour chaque rémige, les codes possibles sont :

Codes à utiliser
CodeDescription
0 Plume ancienne
1 Plume ancienne manquante ou fourreau non-ouvert
2 Plume neuve sortie du fourreau et < à 1/3 de sa longueur finale
3 Plume neuve entre 1/3 et 2/3 de sa longueur finale
4 Plume neuve > 2/3 de sa longueur finale OU présence de restes du fourreau
5 Plume neuve, sans trace de fourreau
X Plume absente (p. ex. primaire externe chez la majorité des fringilles)

Par exemple, une Tourterelle turque Streptopelia decaocto, qui a commencé à muer les primaires internes pour sa 1re mue complète d’adulte sera codée : 5554100000. Un Pinson des arbres Fringilla coelebs, avec une mue presque complète aura le code : 555554321X (donc X à la fin pour l’absence de RP1).